Le polar est un genre funèbre, pas seulement parce que l'action gravite autour d'un cadavre humain. Il y a un autre cadavre : l'illusion du réel, ou du moins l'illusion selon laquelle il serait immédiatement à notre portée. A force de l'interpréter, de le reconstruire, on s'aperçoit qu'il s'efface indéfiniment.
Pierre Jourde, La Littérature sans estomac.