Du fait de sa profession, Brunetti était devenu un maitre dans l'art des silences et il était capable d'en discerner la qualité comme un chef d'orchestre distingue les timbres des diverses cordes.
Il y avait les silences absolus, de vraies déclarations de guerre, après lesquels rien ne viendrait en réaction aux questions ou aux menaces.
Il y avait les silences attentifs, après lesquels celui qui avait parlé mesurait l'impact de ses propos sur son auditeur.
Et il y avait les silences épuisés, qu'il fallait respecter jusqu'à ce que celui qui parlait ait repris le contrôle de ses émotions.
Donna Leon,Le cantique des innocents